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Législation française sur Legifrance

MAJ 26 décembre 2005

 

Rapport "Conformité ..."

[Oriental black silver mackerel tabby, Victoria de Castel Meillant]

Rapport au Président de la République relatif à l'ordonnance n° 2005-136 du 17 février 2005 relative à la garantie de la conformité du bien au contrat due par le vendeur au consommateur

Rapport au Président de la République relatif à l'ordonnance n° 2005-136 du 17 février 2005 relative à la garantie de la conformité du bien au contrat due par le vendeur au consommateur

NOR : JUSXO500005P

 

Monsieur le Président,

La présente ordonnance, prise en application de l'article 82 de la loi de simplification du droit du 9 décembre 2004, vise à transposer clans notre ordre juridique la directive 99/44/CE du 25 mai 1999 "sur certains aspects de la vente et des garanties des biens de consommation".

Prise en application de l'article 95 du traité de l'Union européenne, cette directive a pour objectif de concourir à l'unification du marché intérieur en assurant la protection du consommateur qui conclut un contrat de vente avec un vendeur professionnel.

A cette fin, elle établit un seuil minimal de règles communes pour l'ensemble des pays membres de l'Union européenne.

Inspirée de la convention de Vienne du 11 avril 1980 sur la vente internationale de marchandises, la directive a adopté le principe d'une action uniforme englobant le vice caché et le défaut de conformité tels qu'ils sont connus en droit français.

La directive porte sur la garantie légale et la garantie commerciale, deux réalités juridiques différentes, dans le cadre d'un contrat de vente de biens de consommation conclu entre un professionnel et un consommateur.

Sa transposition au sein de l'ordre juridique national s'articule autour de deux axes :

A. - Introduire au sein de notre ordre juridique l'action en garantie de conformité du bien au contrat

Le choix du code au sein duquel il convient d'insérer le texte de transposition est commandé par la directive elle-même, qui encadre assez strictement le champ d'application et le régime de la nouvelle action.

La directive prévoit en effet que l'action en garantie de conformité s'applique dans le cadre des relations contractuelles entre professionnel et consommateur. Sa transposition au sein du code de la consommation s'impose donc naturellement.

Le choix a été fait de codifier le texte de transposition aux articles L. 211-1 et suivants du code de la consommation, l'article L. 211-1 renvoyant déjà aux dispositions du code civil relatives à la garantie des vices cachés.

La rédaction actuelle des articles L. 211-1 et L. 211-2 est modifiée en conséquence ; le contenu de l'article L. 211-2, protecteur des consommateurs, est repris au nouvel article L. 211-16.

Le champ d'application de la nouvelle action en garantie de conformité du bien au contrat

Entrent dans le champ d'application de l'ordonnance, les contrats de vente de biens corporels meubles ainsi que les contrats de fourniture de biens meubles à fabriquer ou à produire. En sont exclus, cependant, les contrats portant sur certains biens, dans les limites fixées par la directive, tels que l'eau et le gaz non conditionnés en volumes ou quantités déterminés, ou encore l'électricité.

Plusieurs des définitions essentielles de l'article 1er de la directive, et notamment celles du vendeur et du producteur, sont reprises sous l'angle de la délimitation du champ d'application du nouveau dispositif. Tel n'est toutefois pas le cas en ce qui concerne la définition du "consommateur". Traditionnellement, dans la conception française du droit de la consommation, l'appréciation de la qualité de "consommateur" est en effet laissée à la jurisprudence. Cette solution qui permet de tenir compte de la diversité des situations n'est pas remise en cause.

Les devoirs du vendeur professionnel à l'égard du consommateur

Le devoir du professionnel de livrer un bien conforme au contrat et de répondre, s'ils existent lors de la délivrance, de ses défauts, est érigé en principe. De son énoncé se déduisent les principes majeurs qui gouvernent la transposition de la directive.

La définition de "la conformité du bien au contrat"

La définition de la notion de "conformité du bien au contrat", qui consacre la théorie unitaire de la conformité, constitue le c½ur de la transposition de la directive.

La conformité ainsi définie trouve sa correspondance en droit français dans deux notions qui existent ensemble sans se confondre et qui sont d'une part l'action contractuelle pour délivrance non conforme, création prétorienne sur le fondement des articles 1603 et suivants du code civil et d'autre part l'action en garantie des vices cachés, prévue par les articles 1641 et suivants du même code.

Alors que la directive se borne à instituer une présomption de conformité du bien au contrat en application de critères qu'elle énumère, la voie choisie est de donner une définition positive de la notion de conformité. L'article L. 211-5 définit la conformité. Deux situations sont à distinguer selon que le contrat a été négocié ou non.

Le 1° concerne le contrat d'adhésion. Il comporte trois critères qui s'appliquent cumulativement si la situation de fait le permet (présentation d'échantillons, existence de déclarations publiques par exemple).

Le 2° permet de prendre en considération dans l'appréciation de la conformité du bien au contrat d'éventuelles précisions relatives aux caractéristiques ou à l'usage spécial du bien que les parties auraient apportées.

La détermination de la conformité est par la même resituée dans le cadre fondamental de la liberté contractuelle, conformément à la directive, notamment à ses considérants 7 et 8 et aux principes du droit civil. Ainsi, les parties peuvent décider par convention spéciale d'exclure l'application des critères du 1° sans toutefois qu'une atteinte soit portée aux intérêts du consommateur, l'article L. 211-17 interdisant en effet au vendeur de priver l'acheteur des droits qu'il tient de la loi.

Un certain nombre de précisions viennent compléter les principes qui organisent de façon générale la nouvelle notion de conformité.

Le consommateur ne peut ainsi se prévaloir des défauts qu'il connaissait ou ne pouvait ignorer lors de la conclusion de contrat, ni de ceux qui trouvent leur origine dans les matériaux qu'il a fournis.

Le professionnel quant à lui répond des défauts résultant de l'emballage, des instructions de montage et de l'installation du bien si le contrat l'a prévu. Ces défauts sont ainsi assimilés au défaut de conformité défini par l'article L. 211-5.

Il n'est pas tenu, dans certaines conditions restrictives, des déclarations publiques qui concourent à la définition de la conformité du bien visées à l'article L. 211-5.

Les remèdes au défaut de conformité

Conformément au principe général précédemment énoncé, le professionnel est tenu de remédier au défaut avéré. A cette fin, l'ordonnance institue une hiérarchie des droits que le consommateur est autorisé à faire valoir.

En premier lieu, le consommateur doit choisir entre 1e remplacement ou la réparation du bien.

Le professionnel ne peut imposer au consommateur une tierce solution. Il peut toutefois procéder à l'inverse du choix du consommateur, soit dans le cas où il est impossible de procéder comme demandé, soit en cas de disproportion manifeste du coût de la solution choisie par le consommateur par rapport à l'autre.

Le consommateur peut en second lieu, et dans seulement trois cas, demander la résolution du contrat ou la réduction du prix du bien. Ces hypothèses sont l'impossibilité de procéder à la réparation et au remplacement du bien, l'impossibilité pour le consommateur d'obtenir la mise en oeuvre de la solution retenue lors de la première étape dans un délai d'un mois suivant sa réclamation, ou, enfin, l'existence d'inconvénients majeurs consécutifs à la solution précitée.

Les solutions prévues lors de cette seconde étape sont elles-mêmes hiérarchisées. La résolution du contrat n'est en effet pas possible en cas de défaut mineur.

Le consommateur a enfin droit à des dommages et intérêts en cas de préjudice et ne doit supporter aucun frais.

La limite des devoirs du vendeur professionnel : action récursoire et prescription

Le vendeur attrait en justice par le consommateur peut exercer une action récursoire à l'encontre des intermédiaires et du fabricant. Le soin est laissé à la jurisprudence de définir, selon les principes du code civil, les conditions de l'exercice de cette action.

En tout état de cause, l'action du consommateur se prescrit par deux ans à compter de la délivrance du bien.

B. - Promouvoir un niveau élevé de protection des consommateurs

La garantie d'un niveau élevé de protection des consommateurs présente deux dimensions essentielles.

Une mise en oeuvre facilitée de la nouvelle action au profit des consommateurs

En premier lieu, est instituée une présomption d'antériorité du défaut à la délivrance du bien pendant un délai de six mois à compter de ladite délivrance. Cette présomption est simple. Elle correspond à un renversement temporaire de la charge de la preuve de l'antériorité du défaut à la délivrance et constitue l'un des apports majeurs du nouveau dispositif pour la protection des consommateurs.

En second lieu, sont réputées non écrites les conventions qui limitent les droits du consommateur, si elles sont antérieures à sa réclamation. A contrario, les conventions qui interviendront après cette réclamation, par lesquelles les parties conviendraient, par exemple, d'un mode de dédommagement non prévu par l'ordonnance, seront autorisées.

La protection du consommateur ne se limite toutefois pas au seul contenu de la garantie légale de conformité. La garantie commerciale offerte par le professionnel au consommateur est aussi réglementée.

La garantie commerciale doit ainsi mentionner un certain nombre d'informations de nature à assurer la protection des consommateurs et reproduire certains textes. Elle doit se présenter sous la forme d'un écrit, lequel peut être électronique, et préciser, notamment, que le vendeur reste tenu de se conformer aux dispositions régissant les garanties légales prévues par le code la consommation et par le code civil.

Si un fabricant choisit d'offrir lui-même une garantie commerciale, celle-ci est également soumise aux exigences précitées. Le consommateur peut toujours se prévaloir d'une garantie commerciale qui ne respecterait pas les dispositions précitées.

Enfin, est garantie aux consommateurs la possibilité de bénéficier de la protection de la loi de leur État transposant la directive, lorsqu'ils résident sur le territoire de l'un des États membres de l'Union européenne et dans le cas où ils concluent un contrat comportant un élément d'extranéité.

La possibilité laissée au consommateur de bénéficier du code civil

II est prévu explicitement que l'existence de l'action en garantie de conformité du bien au contrat prévue par le code de la consommation, ne peut avoir pour effet de priver 1e consommateur du droit d'exercer l'une quelconque des actions par ailleurs autorisées par la loi.

En conséquence, la prescription de l'action en garantie de conformité visée à l'article L. 211-12 du code de la consommation ne peut avoir pour effet d'interdire au consommateur d'exercer l'action en garantie des vices cachés prévue par les articles 1641 et suivants du code civil.

L'article 1648 du code civil est en outre modifié afin de permettre aux acheteurs, notamment consommateurs, de disposer d'une action au délai de prescription plus long que celui du code de la consommation.

Les deux actions en garantie de conformité du bien au contrat et en garantie des vices cachés sont dès lors complémentaires et offrent, ensemble, une protection étendue au consommateur.

Le même souci conduit à modifier le code rural afin que le consommateur puisse bénéficier des dispositions nouvelles lorsqu'elles lui sont plus favorables que les dispositions spéciales de ce code en matière de vices cachés affectant des animaux.

Tel est l'objet de la présente ordonnance que nous avons l'honneur de soumettre à votre approbation.

 

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de notre profond respect.

 

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Ressources

J.O. n° 41 du 18 février 2005 page 2777 texte n° 25, sur Legifrance.

 

Conformite du bien vendu ] [ Rapport "Conformite ..." ]